Aider un proche dépendant à gérer son argent

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En France, 3,4 millions de personnes aident régulièrement un proche de 60 ans et plus dans ses tâches quotidiennes. Mais si de nombreuses personnes sont concernées, cette lourde tâche ne s’improvise pas. Tour d’horizon des différentes possibilités lorsqu’un de nos proches âgés n’est plus « apte » à gérer son argent.

Écouter ses besoins sans infantiliser

En tant que senior, devoir faire face à la progressive dépendance de ses parents âgés ou à l’un de ses proches est chose courante. Et si autrefois, cohabiter à trois générations semblait une évidence, aujourd’hui la situation est plus délicate. D’autant plus sensible lorsqu’il faut parler d’argent. Et pourtant, lorsqu’une personne n’est plus « apte » à gérer son budget et se met potentiellement en danger, il est nécessaire de prendre les choses en main. Mais la difficulté est alors de ne pas priver la personne âgée de l’autonomie qui lui reste.

Pour cela, il faut adapter son aide au besoin de la personne âgée dépendante et ne pas lui imposer des restrictions illégitimes. Selon le niveau de dépendance, la démarche à suivre ne sera pas la même.

Vous pouvez commencer par simplement surveiller les dépenses de votre proche. Demandez-lui ses tickets de caisse ou regardez ses comptes avec lui, sans pour autant en prendre le contrôle.

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Une aide graduée

Si la personne âgée semble avoir des difficultés et qu’elle souhaite se faire aider, il existe des solutions plus concrètes. Le plus simple est de faire une demande de procuration à un tiers. La personne âgée se rend à sa banque avec la personne de confiance de son choix, chacun se munissant de sa pièce d’identité, puis il suffira de remplir un formulaire en notifiant les souhaits de la personne dépendante : faut-il donner accès à la totalité des comptes ? Limiter les montants que peut gérer l’aidant ? Une fois les conditions établies, l’aidant pourra s’occuper d’opérations courantes comme retirer de l’argent, signer un chèque, faire un virement ou souscrire à des services bancaires. Il s’agit alors de payer le loyer de la personne dépendante, ses factures, ou encore renouveler un contrat. Pour que cet accord soit valide, l’aidé ne doit pas avoir perdu ses facultés et doit faire preuve d’un certain degré d’autonomie.

Lorsque le degré de dépendance est plus important, il faut songer à la tutelle, la curatelle ou temporairement, la sauvegarde de justice.

Ce dernier est utile lorsque la personne âgée n’est pas apte à gérer ses comptes et ce, de manière temporaire. Suite par exemple à un accident ou à des problèmes de santé, les proches ou le médecin traitant pourront demander ce type de procédure. La personne reste alors libre de ses actes mais si l’on considère qu’elle se met en danger, la justice peut annuler une décision (où à la demande des proches). Cette solution reste temporaire et ne peut pas dépasser 1 an.

La curatelle quant à elle, ne prive pas non plus la personne âgée de la liberté de ses actes, toutefois le « curateur » devra donner son accord sur certaines décisions comme par exemple, l’achat ou la vente d’un bien. Il existe trois degrés différents de curatelle : simple, aménagée ou renforcée. La curatelle concerne notamment les personnes âgées qui ont besoin d’accompagnement mais qui gardent malgré tout une certaine autonomie quotidienne.

Si ce n’est pas le cas, le plus extrême reste la tutelle et concerne les personnes âgées « incapables de gérer leur argent ». Le tuteur, qui gèrera l’ensemble des biens, est alors désigné par le juge et la personne dépendante ne dispose plus que de petites sommes d’argent.

L’aidant à parfois aussi besoin d’aide

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Mais avant de faire le choix (qui parfois n’en est pas un) d’assister une personne dépendante, il faut s’y préparer. Aider une personne dépendante demande du temps, de l’énergie et peu parfois toucher le moral de l’aidant. Il faut alors apprendre à se détacher de la situation et à garder du temps pour soi. Ne pas hésiter non plus à participer à des formations dédiées aux aidants de personnes dépendantes  ou demander des aménagements d’horaires de travail.

Et si la perte d’autonomie vous préoccupe, sachez qu’il est possible d’anticiper la potentielle perte d’autonomie grâce à un mandat de protection future. Celui-ci vous permettra de désigner les personnes à qui vous laisserez la charge de votre budget et des indications sur ce que vous souhaitez ou non. Car malheureusement, personne n’est à l’abri d’être abusé, même au sein de sa propre famille.

 

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