Le vieillissement de la population française et même mondiale ne fait plus aucun doute. En 2050, il y aura près de 2 milliards de personnes âgées de 50 ans et plus à travers le monde. Ainsi, le groupe Pfizer et Ipsos ont réalisé une étude destinée à mettre en lumière le rapport des Français avec le vieillissement.
Vieillir ne leur fait pas peur
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, les Français semblent ne pas renier leur âge. En effet, près de 9 français sur 10 se disent à l’aise voire très à l’aise avec leur âge. Dans le sud-ouest de la France, ce taux frôle les 95%. Aujourd’hui, les plus jeunes comme les plus vieux savent vivre avec leur temps. D’ailleurs, 60% des personnes interrogées disent très facilement la vérité à propos de leur âge alors que lorsqu’il s’agit de leur poids ou de leur niveau de salaire, ce taux chute respectivement à 35% et 28%.
Les seniors restent une population difficile à cerner car très hétérogène. Aujourd’hui, une personne de 50 ans n’a pas le même état d’esprit qu’une personne âgée de 75 ans. Ainsi, on parle aujourd’hui de « happy boomers » ou « quinqu’ados », pour désigner des seniors encore actifs, bons vivants et qui acceptent tout à fait leur âge. « Il y a une forme de sérénité par rapport au vieillissement : l’avancée en âge n’est plus vécue comme une fin en soi mais comme un prolongement de la vie. », explique Luc Barthélémy du département santé de l’institut Ipsos. De ce fait, vieillir ne leur fait pas peur. 58% des sondés estiment être à l’aise avec leur avenir et ce sentiment est plus partagé par les 65 ans et plus (67%). Les Français sont aussi optimistes car ils sont plus de 70% à penser qu’ils vont bien vieillir et 68% à penser qu’ils vont vivre longtemps.
Autre chiffre marquant : 63% des Français pensent que les seniors n’ont jamais eu une meilleure qualité de vie qu’aujourd’hui. Cependant, lorsqu’il s’agit de la prise en charge du vieillissement, le tableau se noircit.
Les Français s’inquiètent de la prise en charge du vieillissement
Les Français restent optimistes face au vieillissement, certes, mais d’après le sondage, 7 personnes sur 10 ne croient pas la collectivité capable d’assurer un emploi pour chaque senior. En terme de santé, là aussi les Français sont méfiants. 70% n’ont pas confiance dans les capacités nationales à faire face aux dépenses de santé. Seule une personne interrogée sur 2 a confiance en termes d’accès aux soins ou de qualité de prise en charge du vieillissement par les professionnels de santé. Comme l’indique Luc Barthélémy, « ces résultats montrent aussi clairement que les Français sont parfaitement lucides et connaissent les différentes menaces qui pèsent sur ce système. » Et d’autres sondages déjà parus vont dans ce sens.
D’après une étude menée par Odoxa et Le Parisien-Aujourd’hui en France, les Français semblent incapable de gérer leur propre dépendance. En effet, seulement 25% des personnes interrogées et encore actives disent qu’elles pourraient faire face financièrement à leur propre dépendance. Pour eux, c’est l’Etat qui devrait prendre en charge la perte d’autonomie. D’ailleurs, un projet de loi souhaite qu’un « cinquième risque », celui de la dépendance, soit associé à la Sécurité Sociale.
Ainsi, les Français assument leur âge plus facilement mais pas les dépenses liées à leur vieillissement. Ils ont conscience que l’Etat ne pourra pas les aider dans ce sens alors le mieux reste d’anticiper ces risques de perte d’autonomie liés à l’âge en épargnant tout au long de notre vie active.
