Personne âgée, faut il lui parler d’une façon particulière ?

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Personne âgée et le « elderspeak »

Cela nous est déjà arrivé – Quand l’infirmière appelle vos parents âgés « ma petite mamie », elle pense peut-être être gentille mais utiliser ce que les Anglo-saxons appelle le « elderspeak » (littéralement langage des aînés) peut être assez nocif d’après une  étude publiée par le service gérontologie de l’université d’Oxford.

 Le « elderspeak » se caractérise par un débit de parole lent, par une exagération de l’intonation, par une élévation du ton et du volume, par l’utilisation intentionnelle d’un vocabulaire simple, par une utilisation moindre d’une grammaire complexe, par un remplacement des pronoms (« comment nous allons aujourd’hui? » au lieu de « comment vas-tu? » par exemple) et par l’utilisation de diminutifs et de répétition.
Nous avons tendance à considérer les personnes âgées comme des enfants mais l’étude a démontré que les personnes âgées avec des déficiences cognitives à qui l’on parle de cette façon vont probablement moins se conformer et faire ce qu’on leur demande et/ou elles vont réagir négativement, généralement en devenant agitées et en hurlant.
Cette étude de la chercheuse Anna Corwin réalisée au Collège Sainte-Marie en Californie a examiné près de 100 heures d’échanges enregistrés entre les sœurs catholiques qui ont des déficiences cognitives et qui sont âgées entre 81 et 92 ans avec leur soignants, plus jeunes qu’elles.
 Les données ont été collectées pendant 7 ans. Elles proviennent d’une étude portant sur la communication linguistique et ses conséquences sur un vieillissement « réussi » dans l’infirmerie d’un couvent catholique où les soignants n’utilisent pas le « elderspeak ».

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Les aides-soignants n’ont pas conscience d’utiliser le « elderspeak »

Quand le « elderspeak » est utilisé dans une situation de soin, cela déforme l’auto-évaluation du patient et provoque le sentiment qu’il n’est plus compétent ni estimé.

Kristine Williams, professeur a l’université du Kansas spécialisée dans les soins infirmiers, entraîne les équipes dans les hospices à moins utiliser le « elderspeak » – incluant les termes d’affections comme « chérie ».

Ces mots, bien qu’ils montrent de l’affection et de la gentillesse ne font qu’envoyer un message aux personnes âgées qu’elles ne sont pas compétentes.

La plupart du temps, les premières affectations des infirmières sont dans des hospices. Elles entendent les infirmières plus expérimentées parler comme cela et le reprennent.

Bien sur, les infirmières ne sont pas les seules à avoir besoin de se faire rappeler que les personnes âgées ne sont pas toutes malentendantes ou mentalement incapable de comprendre ce que l’on attend d’elles. « Les médecins peuvent aussi se comporter comme cela avec leurs patients âgés et peuvent aussi être rééduqués », explique Kristine Williams.

Allons plus loin que les hôpitaux et les maisons de retraite, peut-être sommes-nous tous destinés à changer de regard sur nos aînés.

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